[ "Allez saute moi au cou..." ]
Hop, nous y voilà.
Dans une semaine, je dors dans notre appartement. Avec lui.
Et je sais à l'avance que je ne réaliserai pas que je n'ai pas à penser au départ qui approche, à peine arrivée. Alors que...
A une semaine des cartons sur le plancher, qu'en est-il de ces choix ?
Avoir retrouvé Stephanie hier m'a fait prendre conscience que le monde continuait de tourner.
Alors qu'une jeune étudiante en arts se déshabille dans la vitrine des Galeries Lafayette, que le voisin de Cité U vient sonner à 22h30 chez Steph, que les grille-pain sont interdits, que toutes les petites vies des gens avec qui je passais mon temps changent aussi à leur manière, que les exams de fin d'année approchent, mine de rien... Moi, je pars. Et je n'ai même pas l'impression d'abandonner qui que ce soit, en fait. Je pars. J'essaie de me convaincre que je suis certaine de mon choix... Mais ça, l'avenir nous le dira.
Depuis quelques jours, je n'arrête pas de repenser à certains détails, si on peut appeler ça comme ça. Ceux qui ont eu lieu 3 jours après le "Chiche ?".
Les mêmes qui, sur le moment, me disaient "Mais non, ne fonds pas pour autant ma petite, ne te fais pas d'illusions !", et qui maintenant me disent "Mais t'es vraiment cruche ma pauvre."
...Au fond, je vois tout ceci sous un oeil différent aujourd'hui. Parce qu'en fait, j'aime l'idée d'avoir passé ces 3 jours ensemble sans pour autant se sauter dessus, d'avoir passé toute une soirée sur un lit 1 personne, jusqu'à 2h du matin, sans s'effleurer. (Mais que c'était bon de t'avoir près de moi, comme ça...) Et finalement, j'en arrive même à apprécier le départ de ton train ce jour là. Parce que je me rappelle de ton regard, de la façon que tu as eu de m'embrasser, de serrer mon bras. Avec tout ça, il n'y avait pas besoin de paroles.
Aujourd'hui, j'apprécie aussi l'ouverture tardive du centre Pompidou qui nous a fait rentrer à l'hotel, les hotels minables où le proprio ne juge même pas bon de mettre une porte à la salle de bains, les souvenirs de cette masse vivante (uniforme, mais informe) qu'est la population luxem-bourgeoise, les heures interminables de train, de bus, de métro, pour quelques heures passées ensemble.
Au fond, je suis amoureuse d'un Paris avec toi. De ses places, ses rues, son métro, ses musées, ses gens, ses monuments, ses touristes, ses Champs-Elysées, ses pigeons, ses références cinématographiques, son âme... Avec toi.
Nancy est devenu amer, mais je l'aime, et j'espère me faire adopter par Bruxelles. Ca a d'ailleurs un côté effrayant. Et malgré tout, je pars, avec un pincement au coeur, certes.
Sauf que maintenant, je suis sure.
Que je t'aime, que c'était le bon choix à faire, que je ne pourrais pas faire autrement (pour ma santé mentale). Je crois que j'ai pris conscience que quelqu'un tenait à moi, ça a du jouer...
Et après tout ceci, je réalise que ça me révolte encore plus que la seule chose que Y. ait trouvé à me souhaiter, c'est une "bonne bourre". Comme si notre relation pouvait se résumer à ça... (Même si, il faut bien avouer, enfoncer mes ongles dans ta chair est un passe-temps plus que captivant...)
A présent, je sais que la vie sera belle à tes côtés. Et malgré tous les sacrifices que ça peut représenter, je fais ce changement de vie l'esprit libre.