mercredi 3 janvier 2007

[ Previously on desperate housewife... ]




Janvier 2006.
R.A.S, 18 ans le 23, ça ne change pas la vie.

Février.
Voyage scolaire à Paris : Levé à 6h, 5h de bus, 20 minutes de pause déjeuner, 5h au Centre Pompidou, 15 minutes Rue Mallet-Stevens à "regardez-le-maaaaagnifique-auvent-les-enfants", 5 autres heures de bus, si ce n'est pas plus, merci le Périph.
Lendemain : 4h de cours, 8-12h. A 17h, Loïc ne comprend pas que je suis crevée : j'aurais du me méfier et me rendre compte que j'allais passer la semaine la plus douloureuse de toute ma vie.
Fin février donc, après un nombre incalculable d'actes manqués (une claque, un coup de poignard...), nous mettons fin à 3 ans et demi de bons et loyaux services. Amen, c'est la meilleure chose qu'il me soit arrivé.

Mars.
Coup de gueule, quitte à être célibataire, autant faire ce qu'on veut quand on veut.
Cheveux roses et piercing. Enfin.
"Retrouvailles" avec Arnaud, le mystère, l'ombre. La voix, la présence, la maison, le repas, les verres, les parcs, les soirées [...]

Avril/Mai.
[...] la voix, les mots sur un écran, puis plus rien.

Entre temps, il y'a la Terminale qui s'achève petit à petit, l'année d'après qui se dessine plus ou moins, la motivation pré-bac qui s'efface...

Juin.
Jeudi 1er juin, anniversaire d'Arnaud, texto.
Je me motive pour tenter de terminer mes planches d'arts plastiques pour le lendemain, pour ne pas avoir à prendre rendez vous pendant la semaine de révision du bac.
Dans la soirée, le Centre hospitalier régional téléphone pour annoncer le décès de mon grand-père. Je n'ai donc décidément pas le choix, l'enterrement se fera pendant la semaine, donc...
Enterrrement le mercredi, pile au milieu des révisions, ça ponctue. Je déteste ma famille, je ne m'en rends compte que vers 15-16h, quand j'explose en sanglots, étouffée par leur "Mais mannnnge Sarah, ça ne le fera pas revenir de toute façon !", par les histoires d'ébats amoureux de ma tante, ce connard de professeur agrégé d'histoire géographie ma chère qui se permet de piller la maison familiale pour revendre, les livres de mon oncle dans sa bibliothèque : Klein, Picasso, Starck, le tout un peu incliné pour faire croire qu'il les lit, toutes ces conneries qui ont l'air si normales et insignifiantes. Non, je ne peux plus, et on s'en va.
Vendredi, révisions de l'histoire de l'art, dans le jardin, au soleil, avec Jim qui fait le con : c'est la que je remarque qu'en fait, il va vraiment très mal. Je téléphone à ma mère, qui l'emmène directement chez le vétérinaire. Elle revient quelques heures plus tard, les yeux rouges, en me disant que ça va, qu'il lui a fait une piqûre et que ça devrait aller. A 19h, on le retrouve paralysé dans la haie, et on ne voit pas d'autre solution que celle d'abréger ses souffrances. Hémoragie interne, le cerveau n'était plus irrigué, c'était ça où le regarder agoniser pendant toute une nuit.
Le lundi, je passe mon bac.

Juillet/Août
Je l'ai eu, ce foutu bac. Et avec mention, avec des putains de notes : 14, 15, 15, 15, 17, 17. Juste un 8 en philo qui fait tout foirer.
Je m'inscris à la fac, trouvant cette idée lumineuse.
En prime, j'ai droit à une carte UGC Illimité, je passe donc mon été entier dans les salles, avec une moyenne d'un film par jour, à l'abri de la chaleur et de mes pensées trop confuses qui me font vite plonger. L'impression d'avoir trop de deuils d'un coup, de ne pas avoir eu le temps de souffrir, tout ça tout ça.

Septembre.
Séjour à Paris avec mon frère, 3 jours qui passent incroyablement lentement. Et je me sens encore un peu plus seule.
En descendant les Champs-Elysées un soir, en bus, une étrange pensée me traverse l'esprit, tellement étrange que la seconde après, je me suis demandée comment j'ai bien pu en arriver à penser ça. (A savoir : "Tiens, j'aimerais bien être avec Aliocha...")
Quelques jours après mon retour, je lui laisse donc un message. (Genre bouteille à la mer...)

Octobre.
Rentrée à la fac, début des cours, il ne me faut pas longtemps pour m'appercevoir que l'arts pla me manque cruellement. Et pour commencer à sécher. En peu de temps, je passe de 16h de cours par semaine à 4. Puis 2. Tout compte fait, 2, c'est bien.
Après 3 semaines de messages envoyés sur Parano, MSN, et 3 jours après un "_ Maintenant que tu as arrêté de fumer, tu peux venir à Nancy _ Chiche ?", Aliocha arrive ici.

Novembre/Décembre.
Premier Vrai séjour à Paris (bah oui c'est la ville des amoureux...alors autant y'aller avec la personne qu'on aime), départ pour Bruxelles pour les 3 ans de l'Ordinateur, mais uniquement pour ça hein. Nancy, Luxembourg, Bruxelles, Nancy, Paris, tout est bon à prendre. ('fin..façon de parler.)
Démotivation de plus en plus grande pour la fac, une envie de Beaux-Arts, de trains, de déménagement/emménagement, de tout plaquer, d'être avec lui, uniquement. (Parce que je ne connais personne d'autre avec qui j'aurais pu attendre 1h sur le mauvais quai et donc louper le bon train...)

1 commentaire:

ali0cha a dit…

Les mots ont du mal de sortir de mes doigts, peut être même autant que les tiens avaient pour sortir de ta bouche...

Ca me touche, vraiment, que tu écrives tout ça car (égoïstement peut être, c'est bien connu) je suppose que mon insistance quant au "Oublier tout ça" n'y est pas étrangère...

Ta démotivation et tes envies n'ont sans doute d'égal que les miennes, mais en attendant que j'arrive (ou qu'on trouve une autre solution satisfaisante) il faut que nous tenions bon (oui c'est simple de dire ça, je sais).

Je t'aime Sarah, et (attention, discours de vieux con métaphysique [limite Darren Aronofskien]) si tout cela a permis notre rencontre, et bien heureusement que c'est arrivé (même si je me demande bien comment j'ai pu faire sans toi tout ce temps).

[et là j'ai vraiment du mal à te montrer à quel point ça me touche que tu te sois dévoilée sous ce jour]

(l)